Les troubles psychologiques et physiques en EMS dûs au coronavirus

Il est indispensable de souligner les conséquences qu'a provoqué le coronavirus sur nos vies et principalement en EMS. Nous avons bien pu nous rendre compte que cette pandémie actuelle a changé nos façons de vivre et nos habitudes en tant que citoyens. Ce fichu virus laissera à jamais des traces !

 

Des résidents confinés, des familles séparées, des employés épuisés...on est loin de la vie d'avant cette pandémie. Le confinement a laissé des séquelles physiques et psychiques ainsi qu'une inquiétude grandissante d'un renouvellement et d'une deuxième vague.

Pour les personnes âgées et leurs familles, il a été démontré que cette période actuelle peut amplifier la peur de la mort. Certaines phrases du type  "Je reviens du couloir de la mort" ou "J'aurais préféré qu'on m'endorme plutôt que de vivre ça" ont été entendues de la bouche de certains patients ayant été atteints du Covid-19. Il est donc clair que la santé psychique a été mise à mal.

 

Selon Lamyae Benzakour, médecin adjointe responsable de la psychiatrie de liaison au HUG "cette situation de crise sanitaire a des conséquences psychologiques inhabituelles pour une infection ."

 

En EMS, les personnes ont besoin du soutien de leurs entourages, chose dont elles sont justement privées actuellement. De plus, les familles ont peur de ne pas pouvoir être là au moment du décès de leurs proches et finalement de ne pas pouvoir leur dire adieu. Il y a donc une angoisse constante des deux côtés que le Covid-19 ne cesse d'engendrer.

 

Il est donc nécessaire de privilégier les liens humains ! Certains directeurs d'EMS sont obligés de mettre en place des structures de protection pour préserver l'ensemble de la communauté, c'est-à-dire porter des masques, des sur blouses, des gants. De ce fait, rien que cela peut être anxiogène pour les résidents. C'est pour cela que les infirmiers tentent de les entourer au mieux en souriant avec les yeux. Ainsi, l'accompagnement psychologique est tout aussi important que l'accompagnement physique car l'un ne va pas sans l'autre. Il n'est donc pas rare que certains dispositifs soient mis en place en urgence comme lors de catastrophes naturelles ou d'attentats pour assurer la santé mentale des patients.

 

Une étude de 2007 a montré "qu'un an après avoir été touchés par le SRAS, un tiers des patients sont atteints d'anxiété ou de dépression." Soyons donc vigilants.

 

Tout comme les résidents, les directeurs et les employés des EMS ont également été touchés physiquement et émotionnellement. Certains directeurs ont été épuisés de cette crise sanitaire et devaient se débrouiller seuls pour avoir du matériel sécurisé pour leurs employés. 

A Villars-sur-Glâne à Fribourg, l'EMS n'avait pas de lunettes de protection pour leurs employés et a dû acheter des lunettes de ski pour pallier à ce problème. 

A la Rozavère à Lausanne, certains infirmiers parlaient même d'une ambiance apocalyptique...quelle misère pour ces gens qui n'osaient même pas s'arrêter pour aller aux toilettes ou même pour boire un verre d'eau. Vous l'aurez compris, le personnel d'EMS est fatigué en raison d'une surcharge de travail à tel point que certaines personnes ont dû se mettre en arrêt maladie pour pouvoir souffler.

Une infirmière parlait également d'un cauchemar émotionnel en raison d'une épidémie qui touche autant le corps que l'âme.

Il est donc nécessaire de valoriser ceux et celles qui travaillent en EMS car, qu'on se le dise, ils réalisent un tout aussi bon travail que ceux et celles oeuvrant en hôpital.

 

C'est donc devenu une évidence, ce virus touche tout le monde à des niveaux différents. L'important est de ne pas oublier les liens humains, la solidarité et la prise en compte des besoins des personnes à risque afin de préserver au mieux la santé physique et psychique de notre société. 

 

Pour les personnes souffrant de troubles psychologiques, il est important de savoir que des permanences téléphoniques spécialisées et un centre de crise psychiatrique ont été mis sur pied durant cette pandémie. 

  • Pour les adultes (dès 18 ans révolus) : Un centre de crise permettant une écoute thérapeutique est ouvert et le patient ou son médecin traitant peut appeler le Centre de 09h à 17h tous les jours de la semaine au 032 420 97 40.
  • Pour les enfants et les adolescents (jusqu'à 18 ans révolus) : Une permanence téléphonique est aussi disponible de 09h à 17h tous les jours ouvrables au 032 420 51 80. La situation est évaluée par le médecin de piquet qui décide de la suite à donner.

Il est important de ne pas négliger les signes psychologiques avant qu'il ne soit trop tard et de leur accorder autant d'importance que les signes physiques, car comme disait Edward Bach : "la santé est notre héritage, notre droit, c'est l'union totale et profonde entre l'âme, l'esprit et le corps."

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Commentaires: 1
  • #1

    Jérôme (lundi, 07 septembre 2020 16:27)

    En grande pensée pour toutes ces personnes en EMS qui se sentent seules car certaines préféreraient mourir entourées de leurs proches que de vivre seules comme ça.

    Un grand merci à tous les soignants. Travailler en EMS est un travail déjà compliqué d’ordinaire ... le Coronavirus le rend Herculéen. On peut ne pas être d'accord avec toutes les mesures de protection mises en place dans les EMS mais il faut aussi comprendre le quotidien très délicat et difficile de ces personnes soignantes.

    Bravo pour ce bel article :)